Bien que la famille royale d'Anakata existe encore, elle n'a plus de pouvoirs autre que symbolique. L'ile est dirigé par le gouvernement mondial et possède un gouverneur et une force de la marine, la 4eme division, forte de 4000 hommes. Un effectif important lié à la fonction de formation de la division. C'est ici que se sont entrainés une bonne partie des jeunes engagés de la marine avant d’être envoyés dans leurs divisions d'active. L'essentiel de la division est cantonnée à Hinu Port, le pendant portuaire de la capitale. Moins un bon tiers qui passe généralement son temps en manœuvre dans le désert histoire de s'endurcir...

Bermudes Père, comme on l'appelle, est la face obscure du pouvoir du centre de formation pour officiers d'Hinu Town, et le visage familier garant de l'autorité pour tous les civils vivant à proximité. Son âge avancé, son amour pour un argot à peine compréhensif aggravé par un alcoolisme notoire n'ont rien su enlever à sa popularité. Homme profondément juste et bon malgré ses élans autoritaires qui le rendent redoutable pour son fils comme pour ses hommes, il se montre bon père pour tous le voisinage du camp d'entraînement. Enfant d'Hinu Town, il ne s'est que très rarement éloigné de l'île durant sa carrière, s'y est marié, y a élevé ses cinq enfants (Ebrahim étant son dernier né), et y mourra assurément. On lui pardonne tout tant il fait partie du paysage, et il n'y a guère que les recrues de passage pour lui reprocher durablement ses excentricités.

Bermudes aurait pu exercer dans l'élite, avec sa masse physique et ses indéniables compétences militaires. Cependant, un franc désir de demeurer proche des gens et des nouvelles recrues l'a toujours fait rester du côté de la régulière malgré de nombreuses sollicitations de la part de ses supérieurs. Irréprochable dans sa conduite sur tous les plans, il s'offre à Hinu Town une espèce de retraite dorée depuis 1618, entre famille et devoirs militaires allégés. La quarantaine bien sonnée, il conserve une carrure d'athlète malgré le temps de plus en plus considérable qu'il consacre aux postures voutées et peu martiales que réclament les exigences administratives liées à sa fonction. Franc, droit et généreux, il demeure cependant très enclin à la taquinerie et aux corrections (méritées) à grands renforts de coups de pied dans le train.

Terry prétend souvent qu'il sait savourer le moindre petit plaisir de la vie. En fait, c'est surtout un gros branleur. Seul recalé à chaque session de formation de nouveaux sous-officiers, Terry enchaîne sans se lasser les stages de remises à niveau offerts par la marine à Hinu Town. Il y glande, il y provoque l'instructeur Bermudes, il y corrompt les recrues à son beau modèle de décadence. Il touche des pensions. Se renseigne sur le système, en exploite éhontément les failles. Tout son argent part dans le rhum, car il considère les désirs de sa pauvre gorge toute asséchée par le climat prioritaires sur un toit et un repas équilibré.

Son toit, c'est le ciel du désert. Ses repas, les poubelles des quartiers hauts de Hinu. Une vie de roi, selon lui. Ça fait bien 6 ans déjà que Terry squatte la base de Hinu Town en tant que matelot de 1ère classe aspirant au grade de sergent. Il en a vu passer, des novices plein de fougues passant sous le commandement si rude mais aussi si formateur du sous-lieutenant Bermudes, il a croisé bien des fois leur regard pétillant et l'augure de la promotion faisant palpiter leur courage. Ces braves petits, une fois qu'ils rencontrent Terry, ils changent. Leur hygiène de vie se détériore, leur motivation s'effrite et leurs rêves s'évaporent, et cette flamme dans leurs yeux vacille jusqu'à s'éteindre. Ils suivent Terry dans ses fugues, dans ses déviances. Certains poussent le vice jusqu'à le considérer comme un pote, d'autres en ressortent contaminés même par son humour douteux.

Les pires, c'est ceux qui adoptent sa philosophie de vie. Ceux-là ne seront plus jamais les mêmes. Terry n'est pas un simple branleur. C'est un véritable serpent qui sait s'insinuer dans les plus discrètes et sordides fissures de l'âme des gens. C'est un sapeur de volonté. C'est le virus de la flemmingite lui-même. C'est un branleur alpha.

Petit-fils cadet et prodige de Tsuki Hurano, tout comme son défunt grand frère, Hikari a perpétué la tradition familiale en s’engageant dans la Marine où, à peine vingt cinq ans, il a déjà dépasse le grade qu’avait eu son père au moment de sa mort. Il occupe aujourd’hui le poste de commandant au sein de la garnison de la Marine locale. Il est très apprécié par ses hommes mais aussi par le peuple pour sa bienveillance presque légendaire. C’est le genre d’homme qui se sacrifierait pour sauver un simple chaton.

Hikari a le don d’apprendre vite, ce qui lui a permis de devenir un très bon combattant rapidement et il excelle dans beaucoup de domaines sauf celui de la paperasse car il est un homme de terrain et non pas de bureau où il espère ne jamais atterrir un jour.

D’apparence, Hikari semble être un jeune homme bien sévère mais en réalité, sous son air d’un être intransigible, se cache un marine au cœur tendre et très dévoué. N’aimant pas proclamer sa supériorité, Hikari laisse beaucoup de liberté à ses hommes mais qu’il ne manque pas de rappeler à l’ordre en cas d’excès et qu’il n’hésite pas à punir comme il se doit en cas d’abus grave.

S'il est devenu marine par simple tradition familiale, il a appris très vite à apprécier son métier qu’il exécute aujourd’hui, non pas par simple devoir, mais aussi par passion. On raconte qu’il est bien parti pour prendre le commandement de la garnison, à l’image de son défunt grand-père, un jour.