Quartier Général des forces armées du royaume, le Palais Royal est à l’image de la ville ; une haute structure de gris et d’acier d’où sortent les tubes de plusieurs canons pointés vers l’horizon. L’intérieur est plutôt spartiate et fonctionnel, tout le contraire de ce que l’on pourrait s’imaginer d’un palais Royal. Heureusement, la famille royale n’en est pas encore à sacrifier les tenues dignes de leur rang, même si elles sont parfaitement adaptées pour ne pas déranger leur propriétaire lors de l’utilisation des différents canons royaux du palais. La structure est parfaitement défendue et plusieurs pièces secrètes ont été réservées aux agents révolutionnaires de permanence sur l’ile. Ils restent toutefois bien cachés des regards des agents du Ciphel Pol locaux.

Dans l’éducation d’un Prince Doscarien, il n’y a rien de plus important que les cours d’Histoire, car pour conduire le peuple vers son futur, il faut connaitre son passé. Dans le cas du Royaume Doscar, cela n’a jamais été aussi faux. Car chaque génération de roi a eu, durant sa jeunesse, un tel bourrage de crâne en matière d’histoire du Royaume qu’ils ont été formatés pour continuer l’œuvre de leurs prédécesseurs. Ainsi, ce n’est pas vers le futur que porte le regard du Roi Petraeus, mais vers le passé. Ainsi, il continue le travail de ses prédécesseurs, c'est-à-dire aider la révolution tout en gardant une certaine indépendance à son égard propre à un Royaume fier de ce qu’il est. Et à la différence de ces prédécesseurs, le règne de Petraeus est entaché par une montée en puissance des groupes opposés à cette relative forme de neutralité.

Entre les représentants révolutionnaires et son propre fils qui sont déterminés à faire passer le Royaume Doscar dans la lutte ouverte contre le Gouvernement Mondial et les agents de ce même Gouverment Mondial qui entretiennent le feu d’une contestation dans la rue tout en complotant avec sa propre Reine, Petraeus est tiraillé de toute part entre le changement et le respect des traditions issus de promesses millénaires. Car même si pour Petraeus, la famille passe en deuxième, la voir se monter les uns contre les autres mines sa santé et son humeur. Il s’emploie, ainsi, à redoubler d’énergie pour traquer et enfermer tous ceux qui contribuent à attiser ce vent de désordre au sein de son royaume.

Tessa est une princesse d’un Royaume un peu lointain du Royaume Doscar, mais qui a continué à entretenir des relations amicales avec celui-ci grâce à des serments prononcés des siècles auparavant. Et même si ce Royaume fait aujourd’hui partie du Gouvernement Mondial, il ne peut s’empêcher de rester amical avec leur vieil ami. Tessa ne pouvait être Reine de ce royaume, étant la septième sur la liste des prétendants au trône. Et même si elle s’épanouissait dans l’opulence et la richesse d’une vie de princesse, son cœur ne boudait pas l’idée d’être une Reine. Ainsi, elle fit l’erreur d’accepter une invitation amicale du Royaume Doscar pour entretenir cette relation purement amicale entre les deux royaumes. Tout se passa très vite et elle tomba amoureuse du prince héritier même si le doute est permis sur la prédominance de son amour pour son mari que pour le trône. Ce fut une erreur. Car bien que devenu Reine, son train de vie de princesse ne trouva pas de suite. Pire, il diminua. Doscar étant isolé du monde et ses richesses étant réservé à d’autres usages, elle y perdit beaucoup : plus de grands banquets entre amis, plus de garde-robe magnifique, etc. Même son mari devint une gêne pour elle alors qu’il révélait au fil des années toutes sa détermination à poursuivre l’œuvre de ses prédécesseurs.

Loin de son pays natal, loin de son train de vie et de ses amis, éloignés du pouvoir, Lady Rubis devint aigrie très jeune et sa haine de la révolution ne cessa de croitre, lui donnant la responsabilité de tous ces problèmes. Les années passèrent, puis elle finit par se faire approcher par le Gouvernement Mondial en la personne de Mertens Hitik. Elle trouva d’abord en lui l’homme qui lui manquait et c’est par un amour qu’elle n’avait plus connu depuis longtemps qu’elle se livra à Mertens et aux intérêts du Gouvernement Mondial. Un accord fut rapidement trouvé entre les deux parties.

Le pouvoir au Royaume Doscar revenant au Roi, la Reine Tessa n’avait pas vraiment d’influence même si son avis était régulièrement sollicité. Toutefois, l’histoire du royaume avait eu droit à plusieurs reines régnantes qui avaient pris la succession du trône à la mort de leur mari. Ainsi, l’idée de faire assassiner le roi commençait à faire son chemin dans la tête de la Reine. Elle obtiendrait ainsi le pouvoir et s’évertuerait à faire revenir le Royaume dans le giron du Gouvernement Mondial même si, pour cela, elle devrait s’opposer à sa propre progéniture.

A la différence de son père, Alexander a préféré se concentrer sur les cours de combat que les cours d’histoire. Et même s’il a passé pas mal de temps à poncer le banc de l’étude, cela n’aurait rien changé, puisque tout jeune, Alexander s’est lié d’amitié avec des membres de la Révolution stationnés dans le royaume. Petit à petit, le jeune prince s’est mis à côtoyer de plus en plus fréquemment ses amis révolutionnaires qui ont su distiller en lui, petit à petit, leurs idéaux qui on fait d’Alexander un fervent partisan de la révolution à la différence de son père prônant de continuer à préserver une certaine forme d’alliance sans rejeter en bloc le Gouvernement Mondial. Bien trop préoccupé par la menace du Sentier de la Liberté et des manigances de l’ambassade, le Roi Petraeus a laissé son fils grandir comme il le souhaitait et il ne lui a pas refusé grand-chose.

C’est ainsi que dès la majorité obtenue, Alexander a fait le choix de participer à des opérations de la révolution à la tête des contingents de Doscariens mis à disposition de la révolution. Il est le premier prince-héritier à sortir ainsi du Royaume et à risquer sa vie pour une cause qui n’est pas celle de son pays. De ces combats, Alexander en a tiré une force et une expérience martiale de premier ordre. Sa découverte du monde et les atrocités qu’il a pu constater n’ont fait que renforcer sa détermination à engager son pays et son peuple dans une lutte intense contre le Gouvernement Mondial. Il exposa ses idées à son père qui les réfuta en bloc, mais loin de tomber les bras, Alexander a entrepris  d’aider au maximum ses alliés révolutionnaires à prendre davantage d’influence dans le royaume tout en améliorant son image auprès de son père afin que celui-ci laisse prochainement sa place à son fils. Ainsi, Alexander aurait la possibilité de réaliser les grands changements dont il rêve tant et mettre une fois pour toutes le Gouvernement Mondial hors de son pays.

S’il y a bien une chose sur laquelle l’ensemble de la famille royale est d’accord, c’est que Niennor est un rayon de soleil qui ne mérite pas de souffrir de leurs manigances. Petite sœur d’Alexander, Niennor a grandi avec beaucoup moins de pression que ce dernier, convaincu qu’elle ne montera jamais sur le trône, et ne le souhaitant pas de toute façon. Beaucoup plus proche du peuple que les autres membres de la famille royale, on la voit la plus souvent se balader en ville que les autres membres de la famille qui préfèrent comploter et élaborer des plans pour gagner la lutte de pouvoir qui grandit à la tête du Royaume. Toutefois, Niennor est bien plus près des luttes politiques qu’ils le pensent. En vérité, Niennor s’est liée d’amitié avec la chef du Sentier de la Liberté, Katharina Livier. Les rêves pour Doscar de Niennor trouvent un écho dans le mouvement contestataire de Katharina car la jeune princesse désire davantage de liberté pour son pays et son peuple et trouve, elle aussi, que les serments vieux de plusieurs siècles font aujourd’hui bien plus de mal que de bien. Toutefois, Niennor est totalement opposé à ce que le royaume s’associe au Gouvernement Mondial ou à la révolution. En cela, elle est proche de son père en souhaitant que Doscar conserve son autonomie. Car la liberté, c’est aussi de ne pas se lier trop profondément aux autres puissances de ce monde.

Toutefois, Niennor prend bien soin de ne pas mettre au courant les autres membres de la famille, dans un premier temps pour se défendre. Chacun tenant Niennor éloigné de leurs querelles, la voir profondément immiscée dans ces dernières  chamboulerait beaucoup de choses et surement pas en bien. Et puis, Niennor n’est pas fait pour les complots et les plans sur le long terme. Ce qui la préoccupe pour l’instant, c’est de faire ouvrir les yeux à Katharina sur la manipulation du Gouvernement Mondial sur son mouvement. Et c’est loin d’être acquis.